Association Défense des Consommateurs de Propane

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Au Mexique, les propaniers ne valent pas mieux que les vendeurs de tortillas

C’est du moins l’avis du très officiel PROFECO dont nous avons récemment parlé sur ce site suite à un gravissime accident survenu à Mexico   lors d’une livraison de gaz en citerne dans un quartier de la capitale ( voir archives ).

Le Profeco c’est l’Agence fédérale mexicaine de protection des consommateurs. C’est elle qui assure notamment la vérification des balances et compteurs de poids et mesures dans le secteur de la  distribution. Le chef de l’Agence Ernesto Nemer a déclaré récemment dans une conférence de presse que 370 pompes à carburant ont été immobilisées en 2016 parce qu’elles délivraient des litres de carburant qui étaient en réalité inférieurs à 1 litre (en anglais « selling short liters ») . 45 stations service ont même été verbalisées pour avoir refusé que leurs pompes à carburant soient vérifiées…

Au cours de la même année, 61 vendeurs de propane mexicains ont été verbalisés , et 23 autres ont vu leur permis  d’opérer suspendu, soit parce qu’ils vendaient des kilogrammes de gaz incomplets, soit parce qu’ils négligeaient d’afficher leurs prix, soit parce qu’ils n’étaient pas capables de fournir leur comptabilité-produit (comptabilité des stocks entrant et sortant).

Détail amusant : ce sont ces mêmes infractions qui ont été relevées par Profeco chez les vendeurs de tortillas.  470 vendeurs de tortillas se sont vus retirer le droit de vendre les célèbres galettes de mais grillées au motif qu’ils n’affichent pas leurs prix, que leurs prix sont artificiellement gonflés, et qu’ils vendent des kilogrammes de tortillas qui ne sont pas de vrais kilogrammes.

La tortilla étant cancérigène  comme tous les produits à base de  céréales  chauffées à haute température  (*) , le consommateur mexicain  est peut-être volé sur la quantité , mais les plus avisés pourront toujours se consoler en disant qu’ils avalent moins de substances cancérigènes.

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L’utilisation du propane, plutôt que le bois,  permet de préserver le couvert végétal des sols. Cependant les plus pauvres ne peuvent se l’offrir pour faire cuire les tortillas.

(*) Tortillas mais aussi crêpes et galettes bretonnes, gâteaux secs et humides,  chips,  frites, biscuits de toutes sortes, pain grillé, pain normal (la cuisson du pain s’opère  à 250°,  or l’acrylamide cancérigène  apparaît dès  120°) , biscottes, tartes maison ou tartes industrielles … Les sceptiques  auront intérêt à chercher dans la  littérature scientifique étrangère   (de nombreuses références existent en allemand et en anglais ). En France, le  lobby de la patate , du pain, des céréales  et de la biscuiterie  veille au grain  afin de  ne pas trop ébruiter ce genre d’informations. De sorte que chercher des informations sur  les méfaits des produits contenant de l’amidon ou à base de céréales,  dans la presse scientifique française, revient à vouloir enquêter sur les dangers du lait de vache  auprès des universités suisses. Vous pouvez quand même vous référer au dernier communiqué de l’Académie Nationale de Pharmacie de février 2014,  qui a le mérite de tirer la sonnette d’alarme tout en soulignant  le silence de l’Académie de Médecine, fidèle comme toujours à son « devoir de prévarication ».

Ici une liste américaine officielle ( de la  FDA) datant de 2006 indiquant la quantité d’acrylamide cancérigène dans les aliments en vente libre dans les supermarchés américains, avec les noms des marques les plus dangereuses. Je vous conseille d’y jeter un oeil, si vous voulez savoir à quel point les frites ou le café sont riches en  cancérigènes (pas besoin de connaitre l’anglais pour comprendre le tableau)

En comparaison, et pour montrer à quel point  l’administration française prend les consommateurs pour des imbéciles,  un article sur le même sujet  écrit par l’ANSES ( équivalent français du FDA américain) magnifique exemple d’information-désinformation à la française : après avoir lu l’article, le lecteur n’a absolument aucune idée  du contenu  en acrylamide des aliments achetés en supermarché sous les différentes marques.  Ce que je trouve le plus insupportable en France c’est cette manie de vouloir cacher les problèmes dès lors que de gros  intérêts économiques sont en jeu.

Plus d’informations sur ce sujet sur le site de l’association de consommateurs CLCV, laquelle souhaite imposer des règles du jeu aux industriels qui se font du blé en envoyant leurs clients au cimetière  :

http://www.lepointsurlatable.fr/a-la-une/acrylamide-il-est-temps-de-contraindre-les-industriels.html

Mise à jour du 30/10/2016 : la CLCV me répond la chose suivante au sujet de l’absence d’informations publiques sur la quantité de toxiques cancérigènes contenus dans les aliments industriels couramment achetés en supermarché :

« A notre connaissance, il n’existe pas de liste indiquant la quantité d’acrylamide dans les aliments achetés en supermarché. La DGCCRF surveille  la contamination de certaines denrées alimentaires par l’acrylamide mais malheureusement elle ne publie pas les données brutes. Et, il n’existe pas d’obligation pour les fabricants de les communiquer. De ce fait, nous ne disposons pas de la teneur en acrylamide des différents produits vendus ».

Je ne sais pas pourquoi mais j’étais sûr de la réponse de la CLCV avant même de la recevoir !  Si la DGCCRF surveille l’acrylamide des industriels  comme elle surveille les frasques des propaniers, vous pouvez déjà prendre rendez-vous pour votre dernière onction  sur « Moncuré.com »


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