Pour commencer, essayons de tordre le cou aux rumeurs dont la responsabilité, une fois n’est pas coutume, n’est pas imputable aux propaniers. L’erreur en matière d’explosion due au gaz est dans l’esprit des gens : si une explosion a lieu à cause d’une citerne de gaz, c’est que, pensent la plupart des gens à tort, la citerne elle-même a explosé. Dans le cas du propane, ce n’est jamais ce qui se passe (sauf accident rarissime). Lorsqu’une maison est détruite du fait d’une explosion de propane, ce n’est jamais le réservoir de gaz qui explose, mais une poche de gaz située dans une pièce en rez de chaussée ou en sous-sol. Et il suffit de très peu de gaz pour provoquer de très gros dégâts : c’est là le danger principal du propane.
La plage d’inflammabilité du propane se situe entre 2,4 et 9,5. Cela signifie qu’il y aura combustion ou explosion lorsque le mélange propane-air se situera entre 2,4 (2,4 % de propane et 97,6 % d’air) et 9,5 (9,5 % de propane et 90,5 % d’air). Quand la concentration de propane se situe entre ces deux valeurs, une simple étincelle statique (comme il s’en produit toujours lorsqu’on allume la lumière ) suffira pour allumer le mélange et provoquer une explosion dévastatrice.

Explosion d’une grosse canalisation de gaz en rase campagne. Le trou provoqué par la canalisation ( milieu de la photo) est minuscule par rapport à l’étendue sinistrée
Les photos ci dessus représentent probablement une canalisation de gas naturel. Mais il arrive aussi que des pipelines de propane provoquent de gigantesques incendies comme à Carmichael dans le Mississipi lorsqu’un pipe de 30 cm de diamètre laissa s’échapper 1.6 millions de litres de propane en rase campagne ( bilan de l’incendie : 2 morts et 4 maisons brulées)
James Bond en flagrant délire …….
Les citernes de propane n’explosent pas lorsqu’elles sont percutées par une voiture qui rate sa manoeuvre de stationnement. Si on tire sur une citerne avec une carabine ou une fusil de chasse elle n’explose pas non plus (mais elle serait bonne pour la casse donc je ne vous conseille pas d’essayer). Elle n’explose pas quelle que soit l’arme utilisée, tant qu’il n’y a pas présence simultanée d’un feu sous la citerne au moment où on tire dessus. La démonstration de l’impossibilité de faire exploser une bouteille ou une citerne de gaz simplement en tirant dessus a été faite par l’équipe du site « How Stuff Works » ( « Comment ça marche »). L’ équipe de « Chasseurs de mythes » a voulu savoir reproduire la scène du film Casino Royale où James Bond, coincé dans une ambassade africaine, se sort du guêpier habituel en tirant avec son 9 mm sur une bouteille de GPL , provoquant une explosion qui lui permet d’échapper à ses attaquants. La scène du film est ici sur Youtube :
Et voilà ce que ça donne dans la réalité en tirant à 7 mètres de distance (20 feet) avec diverses armes :
http://science.howstuffworks.com/33060-mythbusters-exploding-propane-tank-video.htm
Aucune des 3 armes de tir utilisées ne parvient à faire exploser la bouteille de 50 kg. Les figurants utilisent successivement le Walther P 99 de James Bond qui n’arrive même pas à percer l’acier de la bouteille, puis une carabine de chasse qui ne transperce la bouteille que d’un seul côté, enfin une arme militaire tirant des cartouches de type 30-06 (un « thirty aught six rifle » en anglais dans le texte) qui transperce la bouteille de part en part. Seul l’explosif utilisé à la fin de la vidéo parvient finalement à faire exploser la bouteille.
Beaucoup de gens croient que les citernes peuvent exploser pour un oui ou pour un non. Essayons donc de faire la part du vrai et du faux.
Les citernes de gaz n’explosent pas chez les particuliers. On ne peut pas dire qu’elle n’explosent jamais. Mais elles n’explosent que si leur environnement est ravagé par un incendie soutenu sur une longue durée à proximité immédiate de la citerne. En réalité, amener une citerne au point d’explosion est extrêmement difficile et risque de nécessiter pas mal de combustible. Il est donc important de comprendre qu’une citerne de gaz fonctionnant dans des conditions normales ne se fissure pas et n’explose pas. Les équipements de sécurité sur le dessus de la citerne sont en place précisément pour l’empêcher d’exploser ou de s’éventrer. Le facteur humain est, comme dans la plupart des cas de sinistre industriel, le facteur principal déclencheur des accidents liés à aux citernes de gaz propane. Ce n’est donc pas la fabrication de la citerne qui est en cause dans les accidents au gaz propane, mais le non-respect de consignes de sécurité pendant les travaux de maintenance. Les manipulations hasardeuses qui se terminent mal sont jamais le fait de particuliers. Dans l’immense majorité des cas, c’est un professionnel qui est en cause, plombier, installateur ou distributeur.
Le BLEVE ou Boiling Liquid Expanding Vapor Explosion
Le terme anglais saxon de BLEVE désigne une vaporisation violente à caractère explosif. Le terme de BLEVE est bien connu des pompiers et des personnels formés au risque incendie et matières inflammables, et ne fait pas référence spécifiquement aux réservoirs de propane. Dans un réservoir de propane, un BLEVE survient lorsque la pression à l’intérieur du réservoir excède la pression à laquelle la soupape de sécurité peut encore compenser en libérant la pression excédentaire vers l’air ambiant. Les soupapes de sécurité sont faites pour s’ouvrir et dissiper vers l’extérieur la pression du réservoir lorsque celle ci atteint un certain taux, et se refermer lorsque la pression dans le réservoir retombe en deça de ce niveau.
Le BLEVE du propane
Un blève sur réservoir de propane (explosion) peut survenir lorsque la citerne est soumise à une chaleur très intense comme par exemple lors d’un incendie soutenu. La vidéo ci-dessous montre comment le phénomène peut être simulé. Lorsque le réservoir est chauffé par un incendie, le propane à l’intérieur du réservoir se dilate sous l’effet de la chaleur. La soupape de sécurité s’ouvre au bout de quelques secondes pour permettre au gaz (qui s’enflamme instantanément au dessus de la citerne) de se dissiper dans l’atmosphère, et la pression de retomber à l’intérieur de la citerne. Au fur et à mesure que le réservoir continue d’augmenter en température sous l’effet de l’incendie, la capacité de la valve de sécurité ne fonctionne plus à son niveau nominal. Il arrive alors que la pression dans le réservoir monte au delà des capacités (diminuées) d’évacuation de la pression par la soupape de sécurité. La paroi de la citerne se déchire alors sous l’effet de la pression du gaz. Si une flamme est présente autour de la citerne, le propane prend feu immédiatement et c’est l’explosion. Le BLEVE ne survient que dans des conditions particulières (dans la video, la citerne est soumise au feu d’un chalumeau de grande puissance) comme par exemple lorsque la citerne est soumise à un feu continu pendant une longue période de temps. La possibilité d’un BLEVE sur une citerne de propane éloignée de toute forêt, bois , carburant ou autre matière combustible susceptible de brûler longtemps est donc nulle.
Ici une vidéo en anglais qui explique bien la grande difficulté à obtenir un BLEVE à partir d’une citerne de propane. Le « feu d’artifice » est pour la fin de la video.
http://www.youtube.com/watch?v=UM0jtD_OWLU
Pour les amateurs d’explosions en tout genre, voici une vidéo prise par hélicoptère de l’incendie d’un dépôt de GPL à Bucheon, près de Séoul (Corée du Sud) le 11 Septembre 1998. Le blève, particulièrement dévastateur, survient à 4 minutes 45 secondes.
Incendie autour d’une citerne
La photo ci dessous prise aux USA montre une citerne qui a subi un incendie de champ ou de prairie mal contrôlé (« grass fire »). La barrière en bois a pris feu et a brûlé tout autour de la citerne. Bien que la citerne ne soit pas récupérable, le fait qu’elle n’ait pas explosé atteste de la qualité des standards de fabrication auxquels les citernes sont soumises. La plupart des gens pensent qu’une citerne explose si elle est entourée de feu. Cette citerne prouve que ce n’est pas vrai, même s’il est déconseillé de tester votre citerne de cette manière.
Les deux photos suivantes ont été prises avant et après l’incendie d’un dépôt de propane appartenant à la société Global Propane le 3 août 2011, entre Rose Hill et Andover, à quelques km de Wichita, Kansas. Cet incendie fera 1 mort et deux blessés. Malgré la destruction complète de 4 maisons aux alentours, causées par le fait que l’incendie va transformer les bouteilles de propane en roquettes incendiaires dont certaines ont été propulsées à plus de 500 mètres de distance, la grande citerne de 18000 gallons (35 tonnes) résistera à tous les outrages du feu, probablement grâce aux lances à eau des pompiers du Comté de Butler.

Un raccord de remplissage de bouteille qui lâche. Une étincelle venue de nulle part. Le feu démarre incontrolable.

Même photo prise le lendemain : le gaz du camion de livraison à gauche et de la grande citerne à droite a entièrement brûlé sans exploser. Les bouteilles de 17 kg, par contre, ont semé la désolation tout autour en se transformant en projectiles.
Résistance mécanique des citernes
Les photos ci dessous ont été prises sur des camions de livraison qui ont été accidentés et qui se sont renversés. Ils étaient tous à moitié plein lorsqu’ils se sont renversés. Ce qui signifie qu’ils contenaient tous a minima 3 tonnes de propane à l’intérieur. Les réservoirs sont légèrement enfoncés, mais très peu enfoncés quand on sait que le total du camion et de sa cargaison avoisine 15 tonnes. 15 tonnes qui sont venus heurter le revêtement de la route en s’affalant sur le sol.
Ci dessous une traduction d’un article du magazine Die Welt sur cet accident
« 5 personnes sont décédées, 11 ont été grièvement blessées.. L’explosion de gaz dévastatrice de Lehrberg (canton d’Ausbach) en septembre 2006 a laissé de profondes blessures. Les conséquences sont encore visibles sur la place du marché dans le centre de la commune. Le tribunal pénal du canton d’Ausbach a tiré ce vendredi un trait final sur cet incident dramatique. Le monteur accusé d’être à l’origine de l’explosion a été condamné à une peine de prison de 9 mois avec sursis. Il devra de plus verser 1000 € à la Croix Rouge.
L’homme devait vérifier le 22 septembre 2006 une citerne de GPL aérienne. Pour refermer la trappe de visite, il avait utilisé un outil inapproprié (une visseuse à choc) ne lui ayant pas permis de doser son effort et de se rendre compte de la résistance anormale d’une des vis de fermeture de la trappe. Pour avoir été vissée dans le mauvais sens, la vis et la trappe ont sauté au cours du premier remplissage du réservoir qui a suivi l’opération de maintenance du réservoir. Le gaz s’est alors échappé tout autour de la citerne, n’attendant qu’une étincelle pour exploser. Quand il a explosé au bout de plusieurs minutes, le gaz avait déjà formé un gigantesque nuage à proximité de la citerne.
La justice a reconnu l’homme de 44 ans coupable d’homicide involontaire, coupable de blessures par négligence, et coupable d’actes ayant entraîné l’explosion de la citerne par négligence. Le monteur savait qu’il ne devait pas utiliser une visseuse à choc, a dit le juge Peter Ziegler. La 2ème erreur décisive a été qu’il n’a pas su dans quel sens la vis devait tourner. Une amende financière ne saurait convenir eut égard aux conséquences terribles qui en ont résulté de cette double négligence. Le juge Ziegler a finalement allégé la condamnation, estimant que le monteur, depuis ce drame n’est plus apte à travailler. Rescapé du terrible accident, il est d’ailleurs toujours sous traitement médical, et souffre énormément des conséquences de cette catastrophe. « Vous êtes marqué par ce qui est arrivé. Ainsi 9 mois sont suffisants, d’autant qu’il n’est pas certain que vous ayez encore un avenir professionnel dans votre branche».
Le procureur avait réclamé une peine d’un an et trois mois de prison avec sursis. Il a argumenté que l’accusé avait négligé ses obligations professionnelles et avait failli à son devoir de vérification.
L’avocat Richter a réclamé l’acquittement pour son client, plaidant que le monteur n’avait pas enfreint de règles techniques, qu’il s’agissait d’un enchaînement de circonstances malheureuses que l’accusé ne pouvait prévoir. La défense a aussi relevé une conduite contraire au devoir dans les mesures d’engagement prises par les pompiers. Richter a ajouté que l’on pouvait se demander si les pompiers avaient agi correctement étant arrivé sur place bien avant l’explosion fatidique. Cependant, ceci n’a pas eu d’influence sur la responsabilité de l’accusé.
Après l’explosion, la boulangerie voisine de la citerne de gaz s’est écroulée comme un château de cartes. La pression de l’explosion a été telle, qu’elle a soufflé le centre de la commune de Lehrberg ne laissant qu’un tas de ruines. Dans la boulangerie sont décédés un stagiaire de 17 ans, la patronne de 71 ans, son fils de 42 ans, une vendeuse de 34 ans et un boulanger de 35 ans. Le propriétaire de 77 ans de la charcuterie voisine est décédé quelques semaines plus tard à l’hôpital. L’onde de choc a provoqué plus de 4,5 Millions d’euros de dégâts et la déflagration de l’explosion a été entendue jusqu’à 25 km à la ronde. »
Explosion de réservoirs et pipelines de gaz liquéfiés : les accidents les plus meurtriers dans le monde ces 40 dernières années
Même si cela est extrêmement rare, il arrive que des réservoirs, des bouteilles ou des pipelines de gaz liquéfiés explosent. La liste ci dessous regroupe les explosions de réservoirs les plus coûteuses en vie humaine de ces 40 dernières années ( attention : comme l’indique le titre de cette page, il s’agit bien d’explosions du réservoir lui-même, et non d’explosions de bâtiments suite à une accumulation de gaz à l’intérieur, qui est de très loin le cas de figure le plus courant d’explosions causées par le propane. ). Ce sont dans l’immense majorité des cas des accidents industriels liés à la fabrication, la maintenance ou le transport de GNL ou du GPL. Le stockage, s’il ne fait l’objet d’aucune maintenance hasardeuse ni d’aucun déplacement, n’est jamais la cause d’accidents.
Je n’ai pu trouver à ce jour sur Internet que deux cas d’accidents impliquant l’explosion d’une citerne de gaz domestique, accidents listés ci-dessous : celui de Lehrberg (Allemagne) en 2006, et celui de Buffalo (USA) en 1983. Attention il s’agit bien dans les deux cas d’une explosion de la citerne de gaz elle-même, et non d’explosions d’une nappe de gaz libérée par des citernes de gaz. L’explosion de nappes de gaz représente 99.9 % des explosions liées à une fuite de propane. Dans les deux cas d’explosions de citerne, survenues toutes deux bizarrement en milieu urbain, le bilan humain a été considérable et sensiblement du même ordre. Dans les deux cas, l’explosion survient pendant une opération de maintenance et le facteur humain est seul responsable de ces deux catastrophes.
Voici une liste non exhaustive des explosions les plus meurtrières liées aux gaz liquéfiés ( tous gaz confondus) . La liste a été dressée par ordre chronologique.
* 1966 Feyzin (Raffinerie, Rhône, France), Feu et explosion pendant les opérations de vidange de sphères de propane, 18 morts, 81 blessés. Cet accident industriel majeur s’est soldé par un lourd bilan humain et matériel. Tout a débuté par une fuite de propane à la suite d’une opération de routine. La catastrophe a coûté la vie à 18 personnes. Parmi les victimes : 7 pompiers de Lyon, 4 pompiers de Vienne, 2 employés de la raffinerie, 3 employés d’une entreprise sous-traitante, 1 employé d’une société voisine et le conducteur qui a échappé aux barrages routiers et provoqué la fatale réaction en chaîne …
L’incendie a également fait une centaine de blessés et de nombreux dégâts matériels sur le site ainsi qu’à l’extérieur de l’établissement. Au total, 1475 habitations et autres constructions ont été affectées par les explosions. Enfin, l’accident a causé la destruction ou la mise hors service du parc de stockage des GPL et hydrocarbures liquides voisins, soit au total 11 réservoirs. De ce drame, l’une des catastrophes les plus marquantes de l’histoire industrielle récente, naîtra une « culture du risque industriel »…
Un rapport récent sur la catastrophe, 40 ans plus tard, avec des photos noir et blanc impressionnantes de sphères déchiquetées : http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://barpipdf.geniecube.info/1.pdf
* 1972 Duque de Caxias (Raffinerie, Etat de Rio de Janeiro , Brazil), Explosion de 3 sphères de GPL de capacité de 800 tonnes, 37 morts, 53 blessés. La première explosion survient pendant une opération de maintenance, quand la valve de drainage de l’eau de la sphère , congelée par le passage du gaz, ne veut plus se refermer. http://bvemdia.blogspot.fr/2012/05/baixada-em-perigo-40-anos-do-acidente.html
* 1972 Perpignan (Usine stockage, France) Explosion d’un wagon de gaz dans un quartier industriel de la ville, lors d’un dépotage : rupture du flexible de transvasement : 2 morts , nombreux blessés, des dégâts considérables. http://www.lindependant.fr/2014/07/16/il-y-a-44-ans-l-usine-a-gaz-explosait-faisant-deux-morts,1907830.php
* 1973 Bloomfield ( Staten Island, NY), Explosion dans une sphère de GNL (gaz naturel liquéfié) pendant une opération de maintenance, 40 ouvriers morts ensevelis à l’intérieur de la sphère sous l’écroulement de la voute en béton de la sphère (http://www.silive.com/specialreports/index.ssf/2011/03/lng_explosion_kills_40_destroy.html).
* 1973 Saint Amand les Eaux (Nord, France), accident de la circulation et explosion d’un camion citerne de propane de 19 tonnes près du centre ville, 9 morts, plusieurs dizaines de blessés et brûlés, 40 maisons abimées ou détruites (des photos de la ville meurtrie sur la page http://www.lavoixdunord.fr/region/saint-amand-les-eaux-le-1er-fevrier-1973-la-catastrophe-jna27b36946n995137)
* 1973 Kingman, AZ Bleve d’un wagon de propane de 33000 gallons lors d’une opération de transfert de gaz, 11 pompiers décédés, 107 blessés. Une histoire apparemment très peu connue, qui n’a laissé que peu de traces sur Internet (http://kingmanhistoricdistrict.com/points-of-interest/firefighters-memorial-park/the-disaster-story.htm)
* 1974 Japon, cargaison de GPL, 33 morts, 8 blessés. Le tanker japonais Yuyo Maru No.10 (第十雄洋丸?) percute le porte container libérien Pacific Alice, dans la baie de Tokyo . 3 heures après la collision, explosion et feu à bord du tanker, qui transportait du naphta et du GPL. L’incendie alimenté par le naphta a duré une semaine avant que les Forces d’Autodéfense japonaises décide de couler le bateau, faute de pouvoir éteindre l’incendie !
* 1974 Flixborough, Angleterre, usine de cyclohexane (C6H12), rupture de canalisation, 28 morts (http://en.wikipedia.org/wiki/Flixborough_disaster)
* 1978 Tarragone, Espagne, explosion d’un camion de propylène (rebaptisé entretemps propène, formule C3H6) devant un camping, 215 morts, plus de 200 brûlés dont de nombreuses familles françaises en vacances dans le camping. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_de_Los_Alfaques)
*1979 Edmonton, Canada. Explosion et incendie dans les égouts du quartier de Mill Woods suite à la rupture, deux semaines auparavant, d’une conduite de propane à haute pression par une excavatrice. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1156320/explosion-mill-woods-40-ans. Bilan humain non communiqué. 20 000 personnes évacuées.
* 1983 Istanbul, Turquie, explosion d’une bouteille de butane dans la cafétaria d’un hôtel, 42 morts, plus de 90 blessés, causés par l’incendie de l’hotel qui suivit l’explosion (http://www.nytimes.com/1983/05/08/world/around-the-world-42-die-and-50-are-injured-in-istanbul-hotel-blaze.html)
* 1983 Buffalo, NY , rarissime explosion d’une citerne petit vrac à l’intérieur d’un hangar au cours du déplacement de cette citerne à l’aide d’un chariot élévateur (!). La citerne n’aurait jamais dû se trouver dans un hangar et n’aurait jamais dû être déplacée à l’aide d’ un chariot élévateur. La chute de la citerne provoqua la rupture de l’embout de remplissage ou de vidage, lequel laissa le gaz s’échapper. La citerne explose quelques secondes après l’arrivée des pompiers sur place. 6 morts dont 5 pompiers et 70 blessés parmi les populations alentours ! La citerne contenait environ 1 tonne de propane (500 gallons) : 1 article du New York Times ici : http://www.nytimes.com/1983/12/29/nyregion/illegally-stored-propane-is-blamed-for-blast-that-killed-6-in-buffalo.html ;
Articles commémoratifs à l’occasion du 30ieme anniversaire le 21 Décembre 2013 : http://www.buffalonews.com/feed/30-years-later-survivors-recount-horror-of-propane-blast-20131221
Autre article commémoratif de 2016 (avec nombreuses photos des suites de l’accident ) : https://buffalonews.com/2016/12/27/revisiting-1983-propane-blast-buffalo-killed-7-including-5-firefighters/
* 1984 San Juanico (Mexico City), Mexique, explosion de 50 des 54 réservoirs de GPL, 644 décès, 10 fois plus de blessés dans les bidonvilles proches de cet immense stockage de GPL appartenant à la PEMEX ( Petroleos Mexicanos). Sur ce désastre industriel, le plus grand accident industriel de l’histoire du GPL, voir http://en.wikipedia.org/wiki/San_Juanico_disaster. Deux des nombreuses détonations qui ont secoué le centre de stockage ont atteint 0.5 sur l’échelle de Richter. Un réservoir en forme de cigare de 30 tonnes a été retrouvé à 1200 mètres de distance du point d’amarrage. Le nombre de victimes s’explique par la proximité de quartiers populaires et bidonvilles.
* 1989 Oufa / Ufa (Oural, Russie) Fuite sur pipeline d’essence et de GPL ou de GNL (les versions varient selon les sources) dans un ravin où se croisent 2 trains. L’explosion frappe les deux trains à la fois , 575 morts à bord des 2 trains dont une majorité d’enfants ( voir fiche wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_ferroviaire_d’Oufa )
* 1990 Bangkok, Thaïlande : Accident de circulation comme à Saint Amand les Eaux, mais en beaucoup plus dévastateur. Le 24 Septembre de cette année, un semi chargé de 2 citernes de 10 tonnes de propane se couche en prenant un virage trop rapidement dans une zone densément peuplée de la ville. Les deux citernes se détachent du chassis et, dans leur élan, distribue l’incendie en dévalant dans la rue . L’incendie gagne 21 blocs de maisons et fait exploser à son tour 43 voitures. 59 morts, plus de 100 blessés.
* 1995 Eynatten, Belgique, explosion d’une bouteille de GPL ou d’une poche de gaz provenant d’une citerne de propane (cause incertaine) dans un restoroute. 16 morts dus non pas à la déflagration, mais à l’effondrement du toit du restaurant qui s’ensuivit.
* 1996 San Juan, Porto Rico , explosion dans un grand magasin de la capitale dans un quartier commerçant le 21 novembre 1996. Une grande partie des 1er, 2eme et 3eme étages se sont écroulés sur le rdc. L’explosion fut si puissante que les autorités ont cru à une attaque terroriste. L’absence de gaz dans le bâtiment a rendu l’enquête compliquée. L’étude des déformations des poutrelles a permis de déterminer que le gaz qui avait explosé était plus lourd que l’air. Une conduite de propane passant à proximité a été désignée coupable… 33 morts et 80 blessés.
http://en.wikipedia.org/wiki/Humberto_Vidal_explosion
* 1997 La Mecque, Arabie Saoudite, explosion de bouteilles de gaz servant de réchauds de cuisine dans un camp de pèlerins, 70 000 tentes brûlées, 343 morts, plus de 1.300 blessés, dont beaucoup moururent piétinés http://www.nytimes.com/1997/04/16/world/fire-in-mecca-kills-pilgrims-in-tent-camps.html
* 2006 Lehrberg bei Ansbach, Allemagne, explosion d’une citerne petit vrac en centre ville, à côté d’une boulangerie, 5 morts, 16 blessés ( voir compte rendu détaillé ci-dessus)
* 2009 Viareggio, Italie, déraillement et explosion d’un wagon de GPL, 13 morts, 35 blessés ( voir article Wikipedia en anglais; ou article du Monde http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/06/30/dix-morts-dans-l-explosion-de-wagons-citernes-a-viareggio-dans-le-nord-ouest-de-l-italie_1213273_3214.html)
La liste ci-dessus reprend les accidents dont le bilan humain a été le plus lourd. Il arrive aussi, heureusement, que des accidents spectaculaires ne fassent aucune victime. Ce fut le cas le 20 Octobre 2013 près de Gainford ( Alberta) lorsqu’un train de frêt pétrolier de 13 wagons, comprenant 4 wagons de pétrole et 9 wagons de propane dérailla en rase campagne.
Bonjour,
Quelle est la distance minimale entre 2 citernes aériennes ?
Bonjour
Je ne connais pas la règle s’il y en a une. Voir avec votre propanier. Cordialement
En 2009, à Viareggio, les morts furent 32, prenez d’infos et corrigez svp. Encore aujourd’hui, 1 train LPG par jour circule là-bas de la même façon, sauf à vitesse réduite dans le tronçon de l’incident.. Certains entre les blessés (brulés) sont morts après 42 jours de souffrances atroces.