Ce qu’il faut savoir avant de parcourir les différentes FAQ thématiques :
Quelques considérations générales sur la manière dont de vulgaires vendeurs de combustible de chauffage parviennent à embrouiller les consommateurs depuis 40 ans, au nez et à la barbe des gouvernements et des juges.
Commençons donc par le commencement. PRIMO il faut d’abord que vous compreniez que le modèle économique des propaniers, et des gaziers en général, est basé sur la dissimulation des coûts relatifs à l’usage des réservoirs. Ces réservoirs, lorsqu’ils sont de dimensions standards, ne coûtent pas grand chose à l’achat aux gaziers qui les achètent en grande quantité ( on parle dans les forums américains d’un prix d’achat -pour les propaniers- de 1000 $ soit 750 € pièce), et ne coûtent rien du tout à l’entretien puisqu’il n’y a aucun entretien à faire sur une citerne, si ce n’est une surveillance régulière. Tout le travail de désinformation des gaziers consiste évidement à vous faire croire que les coûts d’achat et de maintien en condition opérationnelle des citernes sont très élevés, afin de vous dissuader d’examiner la question de près.
Si les prix du propane ne variaient pas de manière considérable au cours de l’année, le consommateur serait à même de percevoir la part du vrai et du faux dans la question du coût de possession des citernes. Mais le problème se complique pour le consommateur du fait que le vrai prix du gaz propane à un instant « t » est tout aussi difficile à identifier que le coût d’usage de la citerne. Ne pouvant connaître ni le coût de la citerne ni le prix du propane, le consommateur est mis dans l’impossibilité d’exercer un choix éclairé entre les options « achat de la citerne » versus « location/consignation » (à supposer que les propaniers soient disposés à leur laisser ce choix). Bien évidement la déloyauté des propaniers vis a vis des consommateurs consiste en ceci qu’ils arrivent par la dissimulation à orienter la décision de leurs clients vers le choix leur permettant de garder la mainmise totale sur le marché hexagonal.
Comme le fait de ne pas proposer plusieurs options au consommateur relève de pratiques déloyales réprimées par le droit de la consommation et les directives européennes, tout le jeu des propaniers consiste à simuler la vente des citernes à travers les contrats, tout en dissuadant fortement les consommateurs de se prévaloir de cette option. A cet effet les propaniers n’hésitent pas à mentir aux juges en prétendant offrir d’une main aux consommateurs ce qu’ils leur retirent en réalité de l’autre. Car les grands propaniers n’offrent de choix qu’entre deux fausses alternatives : la location ou le dépôt de garantie. Non seulement ils s’échinent à dissuader les consommateurs d’acheter les citernes, mais lorsque ceci ne suffit plus et que le client bien informé de leurs pratiques devient très insistant, ils franchissent la ligne jaune de l’illégalité : nous mettrons bientôt sur ce site quelques savoureuses caméras cachées démontrant que le comportement des commerciaux travaillant pour certains propaniers est carrément illégal.
Deuxio, les propaniers cachent soigneusement aux consommateurs le fait que leur modèle économique est basé sur le fait que moins vous consommez et plus vous payez cher (2eme principe). Ce qui est logique du strict point de vue du distributeur, lui même soumis à des prix dégressifs en fonction des quantités achetées, mais inacceptable d’un point de vue social, et absurde du point de vue de la conservation des ressources naturelles non renouvelables. L’argument tarte-à-la-crème selon lequel la politique tarifaire du distributeur serait tributaire des prix du marché ne tient pas la route étant donné l’énormité des marges réalisées en particulier sur le segment qui nous intéresse, celui de la clientèle petit vrac (résidentiel /restauration & PME rurales) : le taux de marge brute moyenne en Pennsylvanie pour le propane résidentiel est de 2,8 à fin 2012 ( retail price index/wholesale price index) et de 3,3 dans le New Jersey – source US Energy Information Administration. Ces chiffres MOYENS qui n’ont aucune raison d’être plus faibles en France donnent l’exact mesure du caractère éhonté de certains barèmes de prix affichés par les grands propaniers français puisque les infrastructures, grandes ou petites, sont amorties depuis belle lurette.
En offrant des barèmes de prix dégressifs en fonction de la quantité, les propaniers français ignorent volontairement la nécessité d’introduire une dimension écologique ou sociale dans les prix de vente du propane. Les dirigeants de ces entreprises montrent qu’ils font preuve de moins d’intelligence que la sagesse populaire lorsque celle-ci s’oppose à cette logique aveugle des marchés. N’est il pas édifiant que de constater qu’il faut un fils de maçon allemand n’ayant aucune diplôme, le patron de Gaz Liberté, pour venir rappeler à la ribambelle de diplômés des Mines ou des Arts et Métiers qui dirigent les 5 grands propaniers français qu’il est logique et normal que tous les consommateurs d’une même région géographique payent peu ou prou le propane au même prix ! C’est à ce genre de détail qu’on comprend comment l’ankylose économique de la France, la difficulté de lancer une entreprise sur un marché dominé par de grands acteurs, provient de ce que des pans entiers de notre économie échappent littéralement à une concurrence régulière, par le fait d’une poignée de multinationales-rentières intéressées au maintien de pratiques anti-concurrentielles coulées dans le béton d’accords commerciaux et de contrats exclusifs.
Tertio, les propaniers cachent soigneusement au consommateur que leur marge bénéficiaire brute, c’est à dire la différence entre leur coût d’approvisionnement et leur prix de vente, n’est pas fixe dans le temps car elle varie en fonction du prix du propane sur le marché international : plus le prix du propane augmente et plus leur marge augmente en volume ( quand bien même elle resterait identique en pourcentage du prix d’achat). Or les propaniers prétendent dans leurs contrats, pour se conformer à l’exigence de transparence, que les seuls éléments constitutifs des variations de prix sont le prix d’achat sur les marchés et le prix du transport et des services associés (voir notamment contrat Antargaz) . C’est bien évidement un mensonge par omission. En réalité la variation des prix de vente du propane reflète tout autant la variation du « cours du propane » que la variation de la marge brute du propanier indexée, elle aussi sur le cours du propane.
Récapitulons : les grandes entreprises de distribution de propane en citerne sur lesquelles la puissance publique se repose pour administrer le marché des GPL, pratiquent le mensonge et la dissimulation vis a vis des consommateurs, et se montrent incapables de prendre en compte d’autres modèles de rationalité que la pure logique des marchés, étrangère aux réalités sociales comme aux réalités environnementales. Un consommateur « normal » n’a que faire de ce genre d’entreprises. Le boycott est donc la réponse logique.
Le propane, en majeure partie tiré du gaz naturel, est une énergie qui a encore un certain avenir devant elle, contrairement au fuel tributaire de l’extraction pétrolière. Il serait donc utile pour l’avenir que les pouvoirs publics mettent sérieusement leur nez dans les pratiques commerciales des gaziers.