Offre de bienvenue à 850 € TTC la tonne et contrat d’un an chez Primagaz pour les propriétaires de citerne
Lors de notre réunion avec les propaniers dans les locaux de la DGCCRF à Paris en mars 2016, la DGCCRF nous avait dit travailler sur une manière de rendre les prix de vente du propane le plus transparent possible pour le consommateur. Il y a plusieurs manières de faire : soit on publie des fourchettes de prix mini-maxi relevés sur le terrain, soit on publie des moyennes nationales ou par région.
Le problème des moyennes est que les prix du propane différent considérablement selon qu’on est nouveau client ou ancien client. Il convient donc de savoir si on parle de moyennes des « prix de bienvenue » ou de moyenne des « prix courants ».
Le problème risque d’être encore plus compliqué demain , grâce à l’action de fonds menée par la DGCCRF , le Groupement Propane Libre et l’ADECOPRO depuis 7 ans pour faire de l’achat de citernes de gaz une véritable alternative à la simple mise à disposition : le prix du propane différera selon qu’on est ou non propriétaire de sa citerne. Aujourd’hui, en matière de prix du gaz, les propriétaires de citerne sont trop souvent logés à la même ancienne que les non-propriétaires. Mais les choses vont en se clarifiant. A mesure que le temps passe, les miasmes du vieux cartel s’évanouissent comme dans les mauvais rêves. Pour mesurer le chemin parcouru depuis 6 ans, il suffit de rappeler qu’en 2010 lorsque j’ai contacté plusieurs propaniers pour acheter ma future citerne de gaz, aucun ne donnait suite. Certains ne se donnaient même pas la peine de reprendre contact. Sept ans plus tard, un membre du Groupement a obtenu un rendez- vous dans la journée avec Butagaz alors qu’il venait d’expliquer au téléphone qu’il souhaitait acheter une citerne de gaz. Un sacré chemin parcouru en vérité…..
La méthode la plus simple pour prévenir les consommateurs de l’énormité du prix payé pour leur consommation de gaz consiste à publier les meilleures offres disponibles sur le marché.
C’est donc avec une joie non dissimulée que je publie aujourd’hui sur le Net la toute première offre d’approvisionnement en propane d’une durée EXPLICITE d’UN AN , communiquée récemment par un lecteur du site, un particulier qui souhaite garder l’anonymat (son nom et son adresse ont été masqués). La proposition commerciale de Primagaz est assortie d’une clause de rachat de citerne négociée à 1540 €, contre 3000 € dans l’offre initiale, et d’un prix du gaz inespéré pour une consommation d’une tonne / an de 850 € TTC.
Vous pouvez vérifier par vous-même ici.
Voilà assurément la meilleure offre que j’ai vu passer ces derniers mois. Je ne suis pas certain que Primagaz avait envie de l’ébruiter…. Les propriétaires de citerne qui ont la possibilité de changer de fournisseur tous les ans sans changer de citerne, savent maintenant quoi faire pour exiger de leur fournisseur de meilleures conditions tarifaires. Si Primagaz peut le faire, tous les membres du cartel peuvent aussi le faire.
Incendie de Lomme. Primagaz échoue à faire condamner pour vol et recel le récupérateur de bouteilles de gaz
Le juge chargé du dossier des explosions qui, le 28 décembre 2013, avaient transformé la petite rue Gallieni, à Lomme, en un gigantesque brasier, a rendu une ordonnance de non-lieu en janvier dernier. Personne ne sera donc poursuivi pénalement. Ni le propriétaire de la camionnette dans laquelle les bouteilles de gaz étaient entreposées. Ni celui ou ceux qui ont sans doute mis le feu volontairement au véhicule. Retour sur un drame qui, bien que n’ayant fait miraculeusement ni morts ni blessés, a marqué les esprits à jamais.
Ce samedi-là, à 6 h 44, résonne la première détonation. Dans les secondes et les minutes qui suivent, d’autres déflagrations secoueront violemment la petite rue Gallieni. Plusieurs maisons sont totalement anéanties et rendues inhabitables, plusieurs autres voient leurs fenêtres, portes et volets soufflés. Des voitures sont détruites par le feu ou par les explosions.
Miraculeusement, au milieu de ce chaos, les 75 pompiers et les équipes médicales venues secourir les habitants n’ont à déplorer aucun mort ni aucun blessé grave. Les habitants, traumatisés par ce qu’ils viennent de vivre, sont évacués, pour beaucoup par l’arrière de leur maison, les pompiers ayant posé des échelles pour franchir les murs d’enceinte de leurs jardins. Devant, dans la rue Gallieni qui sera totalement coupée pendant plusieurs heures, le danger est extrême : des flammes dévorent les façades des maisons jusqu’aux toitures, une torchère s’élève dans le ciel depuis un compteur de gaz de ville et les bouteilles de butane et propane menacent toujours d’exploser et de transformer en projectiles tout ce qui se trouve autour.
À l’origine de ce drame : vingt-trois bouteilles de gaz entreposées dans la camionnette d’un riverain, Mohamed G., un tunisien employé au MIN de Lomme. Deux jours après, ce dernier est mis en examen, laissé en liberté mais placé sous contrôle judiciaire. Les enquêteurs mettront au jour des éléments qui laisseraient penser que le camion aurait pu être incendié par un ou des inconnus ayant agi par vengeance à l’encontre d’un fils de Mohamed G. Ce dernier n’avait jamais fait parler de lui et était apprécié de ses voisins de la rue Gallieni. Mais il était le propriétaire de la camionnette chargée de bouteilles de gaz, garée cette nuit-là, comme souvent, devant le 40 de la rue.
L’information judiciaire est ouverte, après les faits, sur la qualification de « mise en danger d’autrui par la violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence » et de « dégradation du bien d’autrui par moyen dangereux ».
L’expert judiciaire a dénombré 23 bouteilles de gaz dans le camion ; il a mis en évidence qu’un acte volontaire avait été nécessaire pour initier l’incendie des palettes de bois qui se trouvaient également à l’intérieur du véhicule. L’enquête a montré également que Mohamed G., ou un de ses fils, « pouvaient avoir des ennemis puisque d’autres véhicules lui appartenant avaient été précédemment incendiés ». Un SMS de menace retrouvé dans le portable de Mohamed G. confirmera cette thèse.
De son côté, Mohamed G. a d’abord contesté le nombre de bouteilles de gaz et allégué que seules trois étaient pleines, ce qui est plausible. Il a aussi reconnu que, pour arrondir ses fins de mois, il récupérait et revendait palettes de bois et bouteilles de gaz. C’est au motif que les bouteilles non officiellement réformées étaient toujours sa propriété que la société Primagaz, un an plus tard, avait rejoint la trentaine d’autres parties civiles et porté plainte pour vol et recel.
La juge d’instruction a décidé un non-lieu pour chacun des griefs. D’abord parce que « l’enquête n’a pas permis d’identifier l’auteur de la mise à feu », que cette mise à feu « n’est vraisemblablement pas le fait de Mohamed G. ». Les faits de destructions ne peuvent donc, selon la juge, lui être reprochés. Pour ce qui est de la mise en danger d’autrui, la juge constate que « les dispositions réglementaires en matière de transport de gaz ne s’appliquaient pas à M. G., la masse nette de gaz stockée dans la camionnette étant inférieure à 333 kg » (poids prévu mentionné dans l’arrêté du 29 mai 2009). « Les bouteilles de gaz n’étant pas susceptibles de s’enflammer spontanément, précise l’ordonnance, on ne peut considérer que le simple stockage des bouteilles dans une camionnette exposait les personnes directement à un risque de mort. »
Pour ce qui est des faits exposés par Primagaz, la juge estime que la présence répandue de telles bouteilles en déchetterie ou sur des braderies atteste qu’il n’est pas impossible que des bouteilles aient pu échapper au circuit de distribution que Primagaz prétend étanche. Non-lieu aussi de ce côté-là.
Les contribuables vont raquer 4 millions d’Euros pour aider Primagaz à financer le déménagement de stockages de propane
Vous pensiez que l’Etat français était trop pauvre pour se permettre d’aider des entreprises multinationales qui roulent sur l’or ? Vous n’avez rien compris au système de siphonnage tous azimuts de l’argent public par les grandes entreprises. Tant que les rênes de l’Etat et de l’Assemblée seront tenus par des professionnels de la politique, les multinationales vont tranquillement continuer à se servir du système pour se remplir les poches, en se servant dans les vôtres.
Quinze ans après l’explosion d’AZF, la loi Bachelot renforçant les contraintes sur les sites Seveso entraîne une série d’investissements chez Primagaz, dont le montant total est estimé à 25 millions d’euros. La filiale française du hollandais SHV, qui réalise 460 millions d’euros de chiffre d’affaires ( vous pouvez parier sur une marge bénéficiaire avant impôt de 10 % sur le CA ), va déménager ses principales installations d’embouteillage de gaz liquide à Saint-Pierre-des-Corps, à proximité de Tours, d’ici à 2020.
Ce site historique, qui a débuté la production en 1937, n’a jamais connu d’incident. Il était devenu le socle du dispositif industriel de Primagaz, racheté en deux temps par le conglomérat SHV en 1980 puis en 1998.
L’activité de mise en citerne sera transférée sur un nouveau site de 10 hectares, à Druye, toujours dans l’agglomération de Tours, dans un secteur entouré de champs. Et les capacités de stockage de GPL seront divisées par dix. « Comme le prévoit la loi » ( mais la loi est faite pour ces gens là, il n’y a qu’à voir les maigres avancées de la loi Hamon sur les contrats de GPL …) , Primagaz a obtenu une «participation de l’Etat et des collectivités». Primagaz ne réglera qu’un tiers des 6 millions d’euros requis pour ce transfert. Ce qui signifie que vous et moi, et plus particulièrement les habitants de l’Indre et Loir, vont casquer autour de 4 millions d’Euros pour subventionner une entreprise qui dégage plus fois de bénéfice chaque année. Elle est pas belle la vie pour les multinationales en France ?
La révision des plans particuliers de risques technologiques, dont les critères ont été renforcés après AZF, implique une extension des périmètres de sécurité. « Soit nous indemnisions une centaine de riverains et deux entreprises artisanales pour qu’ils déménagent ou renforcent leurs locaux, soit nous aidions Primagaz à trouver une solution ailleurs « , résume Marie-France Beaufils, sénatrice-maire communiste de Saint-Pierre-des-Corps. Estimation : 22 millions d’euros, comprenant une trentaine d’expropriations. Les financeurs ont choisi la solution du transfert. « C’est une décision collective « , souligne Thierry Guillien, directeur industriel de Primagaz, qui conserve sur le site historique environ 180 salariés des services administratifs et commerciaux, ainsi que sa filiale Liotard de fabrication de bouteilles et citernes.
L’embouteillage individuel, qui occupe 20 emplois, partira à Ambès (Gironde) et Dainville (Pas-de-Calais), qui deviendra à l’horizon 2020 le premier site de production de Primagaz. Les dix sites classés de Primagaz sont tous concernés par des aménagements, sur le Port autonome de Brest, à Saint-Florentin (Yonne), ou encore à Feyzin (Rhône), par exemple. Le site de Carros dans les Alpes-Maritimes doit lui aussi être déménagé. Près de Nice, le terrain proposé par l’Etat et les collectivités, à Malaussène, déclenche l’hostilité des riverains. « Dans le sud de la France, c’est devenu impossible de trouver un terrain qui évite les contraintes d’un PPRT [plan de prévention des risques] à cause de la densification urbaine et du relief », déplore le même Thierry Guillien.
Le montage financier prévoit que l’Etat prendra 40% des travaux à sa charge ( la loi exige qu’il en prenne au moins 33%), l’agglomération de Tours à hauteur de 600 000€, le département et la région se partageront les 27% restants.
Ainsi, non content d’avoir volé les consommateurs pendant des années avec des ouvertures et fermetures de compteur abusives, Primagaz se fait offrir en cadeau à titre de subvention le prix de 47 000 ouvertures et fermetures de compteur à 85 € l’unité.

Le nouveau mot d’ordre dans les manifs à Druye, là où vont s’installer les nouveaux stockages de Primagaz
Source : Article des Echos du 26/09/2016 et article d’Infos Tours du 13/12/2016
Contrat abusif, vente forcée, tromperie sur prestations : l’arnaque aux compteurs Primagaz dévoilée
Nous avons déjà eu l’occasion de mettre les propriétaires immobiliers en garde contre les contrats Primagaz proposant une facturation « à la consommation » grâce à un compteur de gaz en KWh, positionné entre le détendeur de la citerne et la chaudière. Pour se faire une idée du piège en question, il suffit de lire les forums Internet où les clients héritant d’une situation où ils se retrouvent « obligés » de payer leur facture de gaz au Kwh, font part de leur indignation….Outre les estimations de consommation trop favorables au propanier, nous nous avons été sollicités par des consommateurs qui présentaient des consommations excessives au regard de la taille de leur habitation. Faute de trouver des fuites de gaz liées aux compteurs (cela arrive tout de même, voir cette affaire), il convient de se poser la question d’un étalonnage inapproprié des compteurs, d’une erreur sur le coefficient de conversion dans la facturation, ou la présence d’un détendeur défectueux ne délivrant pas le gaz à la pression « attendue » par le compteur. Il est malheureusement impossible pour notre association d’élucider à distance ces cas de facturations qui apparaissent fantaisistes. D’où une certaine frustration de l’auteur….
L’autre désavantage de la facturation au kwh est l’impossibilité de comparer les prix facturés en centimes d’Euros par kwh, avec les prix facturés par les concurrents de Primagaz en €/tonne. Les comparaisons de tarif entre propaniers ne se font que dans l’unité de cotation du marché de gros : en Euros par tonne ( en réalité, en dollars par tonne). Les clients Primagaz qui souhaitent comparer leur tarif pour se décider à changer de fournisseur doivent donc sortir la calculette, se renseigner sur le coefficient à appliquer, et effectuer le calcul d’équivalence kwh/tonne sans se tromper.
S’il n’y avait que ces deux raisons, cela suffirait à disqualifier ce type de contrat. Mais grâce à l’article paru dans le Canard Enchainé de cette semaine, nous venons de découvrir une troisième raison d’envoyer Primagaz paître avec ses compteurs de gaz : l’arnaque aux faux frais d’ouverture et de fermeture de compteur. Voilà de quoi il s’agit, en l’état actuel de notre compréhension du problème.
Lorsque vous quittez un logement, soit parce que vous venez de le vendre , soit parce que vous avez résilié le bail avec le propriétaire, vous prenez soin de procéder au relevé des compteurs pour l’eau, l’électricité, le gaz, mais vous ne demandez jamais la fermeture des dits compteurs aux fournisseurs. En effet soit vous étiez simple locataire et, dans ce cas, c’est au propriétaire de prendre la décision de fermer ou non les compteurs en fonction de la possibilité ou non de relouer le logement à court terme. Soit vous étiez propriétaire du logement, et le propriétaire suivant, avec qui vous vous êtes entendu, souhaite probablement habiter les lieux rapidement voire immédiatement, ce qui suppose que les compteurs ne soient pas fermés. En ce qui concerne les résidences principales, les compteurs ne sont donc que très rarement fermés au moment d’un changement d’occupant. Cela évite pour le nouvel occupant d’avoir le souci de prévenir les fournisseurs 15 jours avant d’entrer dans les lieux, délai souvent nécessaire pour obtenir un rendez-vous d’ouverture de compteur. Les occupants sortants se contentent donc, dans l’immense majorité des cas, de demander la résiliation de l’abonnement sans fermeture de compteur.
C’est pourquoi chez les gaziers, les électriciens, et les marchands d’eau, il existe deux procédures bien distinctes : une procédure simple de résiliation d’abonnement et une procédure plus longue de fermeture de compteur ( sans oublier le troisième cas de figure, celui du changement d’énergie ou de gros travaux nécessitant la dépose du compteur). Dans sa grande sagesse, et afin de faciliter la concurrence entre les fournisseurs, le législateur a prévu que la résiliation d’abonnement serait toujours gratuite ( cette disposition a été confirmée récemment par la loi Hamon), tandis que la fermeture de compteur nécessitant de facto le déplacement d’un technicien, serait payante. Jusque là, tout est logique.
Maintenant imaginez que vous soyez directeur commercial de Primagaz et que votre actionnaire vous demande de « créer de la valeur ». Vous conviez vos commerciaux à un brainstorming sur la question. Forcément au bout de quelques heures, il y en a un qui va sortir une énormité du genre : « il n’y a qu’à supprimer les prestations gratuites » « Ah ? Et à quoi vous pensez ? » « Bah , à la résiliation des contrats ! Comme les fermetures de compteur sont payantes et les résiliations d’abonnement gratuites, yaka supprimer les résiliations gratuites et ne proposer que des fermetures de compteur payantes ! » Et là vous trouvez l’idée géniale mais vous avez encore un scrupule parce que vous avez fait votre prépa HEC à Ginette à Versailles . Alors forcément, quand on a fait Ginette , il est difficile de ne pas avoir de scrupules, sauf, évidemment, si on a été élevé dans une famille catho sans scrupules vis a vis de l’argent. Genre catho-Fillon. «Ouais mais on n’aurait pas suffisamment de monde pour procéder à toutes les fermetures et réouvertures de compteurs dans les temps requis. Il faudrait embaucher……. ». Et là votre commercial de s’esclaffer « Mais patron, vous n’y êtes pas du tout. Il n’est pas question de fermer les compteurs pour de vrai. Il s’agit juste de faire semblant. On va juste prétendre qu’on ferme les compteurs mais en réalité on va pas les fermer : l’ancien occupant, il peut pas le savoir si on a fermé ou pas le compteur derrière lui. Et d’ailleurs il n’en a rien à foutre. Et pour le nouvel occupant, il ne peut pas savoir si on a réouvert ou non le compteur avant qu’il rentre dans les lieux. Ce qui l’intéresse, c’est juste d’avoir du gaz en arrivant dans le logement. Ni vu ni connu, j’t’embrouille. » Et là vous êtes obligé de reconnaître que votre commercial, même s’il est pas fait Ginette et HEC, a eu une super bonne idée et vous allez de ce pas en parler au directeur juridique pour savoir comment rendre cette idée opérationnelle au plus vite….
Et c’est comme cela qu’est né le super contrat « PrimaServ », que notre lecteur du Canard Enchainé a eu la chance de pouvoir signer en 2015. Une recherche sur Internet semble indiquer que ce type de contrat n’est plus proposé aujourd’hui par Primagaz . Mais combien de contrats toujours en circulation depuis son lancement en 2006, ont obligé et vont continuer à obliger les malheureux détenteurs à devoir s’acquitter de frais de fermeture de compteurs totalement abusifs ? Et les nouveaux contrats actuellement proposés par Primagaz contiennent-ils les mêmes dispositions abusives ? Nous laissons à la DGCCRF le soin d’enquêter sur la question.
Vous pouvez lire en cliquant sur ce lien le contrat PrimaServ de Gérard.
Vous vous apercevez en effet que ce contrat ne prévoit nulle part la possibilité de résilier le contrat sans fermer le compteur de gaz. Vous voulez résilier ? La procédure de fermeture de compteur est lancée automatiquement. En théorie du moins. Car dans la réalité, comme nous le verrons plus loin, il se passe tout autre chose.
Pour en rester à la lettre du contrat, il y a là évidement un abus caractérisé. Un contrat ne peut pas manquer de prévoir une résiliation sans fermeture de compteur, sauf à relever de la vente forcée. Obliger le consommateur à accepter la fermeture d’un compteur, prestation qui n’est demandée ni par l’occupant sortant, ni par le propriétaire, ni exigée par la réglementation, constitue à l’évidence une vente forcée. Donc une escroquerie pure et simple. Il ne fait aucun doute que le contrat signé est abusif :
- en ce qu’il oblige le consommateur dans tous les cas de figure, à payer pour une prestation (la fermeture du compteur) qui n’est pas une condition nécessaire à l’émission d’une facture de solde de tout compte
- en ce que la résiliation d’abonnement sans fermeture de compteur n’est prévue nulle part dans les conditions générales.
Pour couronner le tout, Primagaz qui ne dispose d’aucun moyen technique pour fermer les compteurs de gaz à distance, est probablement dans l’incapacité d’exécuter les prestations de fermeture et d’ouverture de compteur qu’il facture quotidiennement à ses clients. Nous avons vu dans l’affaire révélée par le Canard Enchaîné qu’il y a tromperie sur la prestation de fermeture de compteur facturée à Gérard, prestation qui n’a jamais eu lieu. Mais quid des milliers d’autres fermetures de compteur facturées les années passées ?
Pour savoir s’il s’agit d’un cas de tromperie organisée délibérément dans les sphères dirigeantes ou d’un cas anecdotique de mauvaise gestion, c’est très simple : la DGCCRF n’a qu’à demander le nombre d’ouverture et de fermeture de compteurs auquel Primagaz a procédé en 2015 et 2016. Et mettre en regard de ces ouvertures /fermetures ( deux déplacements pour chaque déménagement ! ) les moyens humains contractualisés par Primagaz pour la fermeture et à la réouverture des compteurs de gaz sur la même période ( je dis « contractualisés » car Primagaz n’a à l’évidence aucun moyen de faire faire ce travail à son propre personnel). La DGCCRF sera ainsi en mesure de déterminer s’il y a une quelconque proportionnalité entre besoins et moyens. S’il y a un hiatus, c’est que la tromperie était délibérée dès le départ : la direction savait qu’elle allait devoir facturer de soi-disant prestations d’ouverture / fermeture qu’elle ne s’est pas donné les moyens d’exécuter. Des prestations que Primagaz savait, dans ce cas, fictives dès le départ. Si tel était le cas, la direction de Primagaz n’a pas été prise au dépourvu, le nombre d’ouvertures / fermetures de compteur étant prévisible d’une année sur l’autre : elle a sciemment organisé toute cette affaire pour améliorer son compte de résultat.
Dans ce cas, direction tribunal. Action de groupe. Condamnation. Interdiction d’exercer la fonction de dirigeant etc, etc… Euh, non là je prends mes rêves pour la réalité. J’avais oublié que nous ne sommes pas en démocratie, mais en ploutocratie (gouvernement par les riches et les multinationales, de « Ploutos » dieu grec de la richesse). Dans une ploutocratie, la DGCCRF est volontairement désargentée afin de ne pas pouvoir mener les enquêtes qu’elle voudrait mener.
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J’ai une proposition pour la DGCCRF : je leur propose mes services le temps de les aider à tirer toute cette affaire au clair. Il y a dans cette affaire des volets que la DGCCRF ne peut pas soupçonner car elle ne connait pas suffisamment les pratiques commerciales du cartel et de ses affidés. « Consultant spécialisé » pour le compte de la DGCCRF, ca ressemblerait un peu aux séries américaines.
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Ainsi des frais de fermeture de compteur sont systématiquement prélevés par Primagaz au moment du départ de l’occupant. Dans le cas où le consommateur se rendrait compte qu’il n’y a en réalité ni ouverture ni fermeture de compteur, Primagaz lui explique alors qu’il ne s’agit pas de véritables frais d’ouverture et de fermeture , mais de simples frais « administratifs » ( les conditions particulières du contrat Primaserv sont rédigées de sorte à accréditer cette confusion). Bien entendu Primagaz ne précise pas qu’il ne peut y avoir, par définition, d’autres frais administratifs que des « frais de résiliation », lesquels sont forcément nuls puisque la loi le veut ainsi. Cette ambiguïté savamment calculée finit par tromper jusqu’au staff de Primagaz. Ainsi sur l’ancien forum Les Arnaques.com un internaute habitant un lotissement avec citerne collective qui en avait ras la casquette de Primagaz a demandé à ne plus bénéficier du gaz en citerne. Primagaz lui a alors envoyé deux factures : une facture de « fermeture de compteur » de 85 € tenant lieu conformément à leur procédure interne de «frais administratifs », et une autre facture de 300 € pour la « dépose du compteur », sans se rendre compte de l’ineptie de facturer successivement une fermeture et une dépose de compteur. A l’évidence cet employé un peu trop zélé avait reçu l’ordre de facturer systématiquement des frais de « fermeture de compteur », ce qu’il a fait quand bien même le compteur devait être définitivement déposé. Preuve que lorsque l’entreprise ne se comporte pas de manière honnête vis a vis de ses clients, ce sont les employés de l’entreprise qui finissent par ne plus rien comprendre.
Quand à Gérard , après avoir dénoncé l’affaire au Canard Enchaîné, il entend ne pas en rester là. Et l’ADECOPRO compte bien l’aider dans son effort. On lira ci dessous la lettre qu’il vient d’envoyer à Primagaz.
Le propanier continue de lui envoyer des rappels de facture afin qu’il règle ses 85 € de frais de fermeture de compteur. A mon avis, il vont devoir attendre encore longtemps. Gérard les a mis au défi d’aller réclamer cette somme au tribunal.
Mise à jour du 22/05 à 9h40 : en moins d’une heure ce matin, 9 membres de la direction de SHV, le holding de Primagaz, basé aux Pays Bas , ont lu ce texte (WordPress m’indique qui dans le monde lit quel article…). Je sens que la ligne de téléphone entre Utrecht (siège de SHV) et Paris La Défense (siège de Primagaz) va chauffer aujourd’hui ! Ca sent le remontage de bretelles…Sorry Stephan ( Nanninga, PDG de SHV) don’t have time to translate the article. You’ll have to get somebody to translate it for you !