L’UFC Que Choisir publie chaque année à la même époque une comparaison du prix du kWh des différentes énergies. Pour la première fois depuis 10 ans, l’UFC accepte de reconnaître que le prix du propane se situe nettement en dessous du kWh électrique. D’habitude les chiffres publiés par l’UFC pour le kWh de propane et le kWh électrique sont très proches l’un de l’autre. Selon l’UFC, l’écart de prix s’expliquerait désormais par la baisse récente importante du prix des énergies fossiles.
Comme nous avons eu l’occasion de leur faire remarquer à plusieurs reprises, nos amis de l’UFC ont toujours disposé (à leur corps défendant) de données systématiquement surévaluées , leur étude de prix étant probablement basée sur la moyenne des tarifs officiels des propaniers, sans tenir compte des remises appliquées sur les barèmes par les propaniers affichant les barèmes les plus élevés ( Antargaz et Vitogaz). ( ces données proviennent probablement de la base PEGASE du Ministère de l’Economie, base malheureusement non fiable en ce qui concerne les prix réels du propane ). L’étude conduite pour cette édition du comparateur 2015 n’échappe pas à la règle : l’UFC s’est basé apparemment sur un prix TTC de la tonne de propane de 1690 € beaucoup trop proche des barèmes publics des propaniers, pour refléter la réalité. Pour information, le prix de notre Groupement Propane Libre pour Novembre 2015 est de 1500 € TTC ce qui correspond à un prix du kWh de 10,9 cts, inférieur donc, aux 12,2 centimes du comparateur 2015.
Si on tient compte de ce dernier chiffre, on voit que l’écart avec le fuel se réduit un peu, tout en restant significatif, et que l’écart avec l’électricité s’aggrave, l’électricité étant de loin l’énergie la plus chère.
Attention : ces chiffres ne tiennent pas compte du prix d’achat des citernes de fuel ni de GPL, ni de leur maintenance.
L’UFC se contente d’indiquer que le granulé n’est plus aussi intéressant qu’il y a quelques années, sans avancer les raisons de cet ajustement. Les volumes de transaction sur le granulé sont infiniment plus élevés en Allemagne qu’en France et c’est donc, d’après les sources autorisées, l’Allemagne qui « fait les prix » de cette énergie en Europe. Au regard d’une demande allemande de granulés en forte augmentation du fait des politiques publique en faveur de la transition énergétique, les producteurs de granulés européens auraient depuis quelques années déjà du mal à fournir le marché allemand, ce qui créerait des tensions sur les prix en Europe.
Quant au bois (bûche ou autre), il semble actuellement victime du bas prix des hydrocarbures. Son prix reste très bon marché, trop bon marché même aux yeux des professionnels du secteur qui se plaignent du désintérêt actuel des industriels pour cette filière.
En ce qui concerne le kwh électrique, son coût est voué à augmenter indéfiniment, à moyen terme et à long terme, du fait de l’absence de maîtrise des coûts de la filière nucléaire (coût de gestion des déchets, coût des démantèlements des centrales non provisionnés…) même si la prolongation de la vie des centrales a pour objectif de différer le moment de ces ajustements tarifaires.
On notera aussi que les prix accordés aux nouveaux clients pour le propane, très inférieurs au prix consentis aux anciens clients est désormais proche du prix du fuel. Avec des prix promotionnels à 1050€ TTC/tonne après déduction des remises commerciales, le propane est à 7,66 ct €/kWh PCS (Pouvoir Calorifique Supérieur). Avec un prix moyen du fioul domestique à 0,827€ TTC/litre (moyenne sur 12 mois de mars 2014 à février 2015, selon l’Observatoire Pégase du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie) on arrive à 7,66 cts € TTC/kWh PCS.
Le propane, qui reste à ce jour une énergie NON RENOUVELABLE, malgré quelques développements scientifiques intéressants du côté de l’université de Manchester, sera en situation d’abondance pendant les 5 prochaines années. Il est donc peu probable de voir des tensions sur les prix du propane dans les prochaines années, hormis celles liées au prix du pétrole ( pour la production de propane de raffinage). De nouvelles sociétés de distribution de gaz en citerne vont apparaître en France avant la fin de la décennie, qui vont pousser encore un peu plus les prix du propane à la baisse en France.
Si on considère que les propaniers belges gagnent actuellement leur vie avec un kwh de propane vendu aux consommateurs belges à 7,3 centimes le kwh, on comprend qu’à 10,9 centimes le kwh, notre prix de référence pour le kwh de propane français, il reste encore une marge considérable à grignoter sur les super-profits des gaziers français.
Notre recommandation : L’option la plus économique lorsqu’on se chauffe au propane est de passer sur un mix énergétique propane + pompe à chaleur (PAC) ou, mieux encore, propane + bois bûche. Si vous envisagez un projet de pompe à chaleur, soyez sûr et certain de la qualité de votre installateur. Ne vous contentez pas de bonnes paroles (gratuites !) . Exigez une liste de références clients et prenez le temps d’en appeler deux ou trois pour vous faire une idée de la qualité des installations réalisées (dimensionnement pertinent…). Evitez à tout prix les installateurs qui n’ont aucune expérience ou qui refusent de vous donner des références.
Si l’expérience de la PAC vous semble trop risquée, faites installer un insert ou un poêle à bûches performant ( rendement calorique minimum 75 % ) pour réduire votre facture de propane en inscrivant votre démarche dans une gestion écologique globale de l’habitat (renforcement de l’isolation). Un insert ou un poêle tournant au ralenti jour et nuit vous permettra de diviser votre facture de propane par un facteur de 2 à 3. D’un strict point de vue écologique, l’installation d’une unité de chauffage fonctionnant au bois ne résoudra pas le problème du CO2 relâché dans l’atmosphère, mais vous aurez le plaisir de vous chauffer avec une énergie agréable, conviviale, et surtout renouvelable… Comme indiqué dans le comparateur, le bois bûche reste de loin l’option la plus économique. Et notre pays dispose de vastes ressources inexploitées (la forêt française s’agrandit chaque année du fait de sa sous-exploitation). N’oubliez pas que l’avantage du bois bûche est qu’on se chauffe deux fois : une fois en rangeant son bois, et une fois en le brûlant !