Nous inaugurons avec cet article une compilation d’articles de presse ou de reportages vidéos français ou étrangers relatant des accidents domestiques impliquant des citernes ou des bouteilles de propane, de manière à informer les utilisateurs de propane des situations potentiellement à risque.
Cette histoire pêchée dans la presse de 2008 correspond à un des 2 cas les plus typiques d’explosion par le propane dans les maisons : la rupture accidentelle de canalisation à l’extérieur de la maison, l’autre cas tout aussi fréquent étant l’absence d’étanchéïté du circuit de gaz dans les locaux mêmes. Si chacun se méfie intuitivement du second cas , il semble bien que personne ne se méfie assez du premier cas…. et c’est là la vraie raison de l’accident qui est survenu dans ce pavillon d’un village de l’Aisne, célèbre pour sa magnifique abbaye cistercienne.
Le titre du premier article de L’Union de Reims « Un dramatique concours de circonstances » est très mal choisi car il semble vouloir indiquer que cet accident n’était guère prévisible. Bien au contraire. La chute de branches d’arbres sur les citernes est considéré comme un des facteurs d’exposition au risque les plus courants pour les citernes aériennes.
A la suite de l’article du journal local, j’ai fait figurer un article relatant les mêmes événements, mais d’une manière un peu plus fantaisiste par un journaliste du Figaro : ce journaliste parle d’une l’explosion de la citerne elle-même, sans se rendre compte que si tel avait été le cas, il n’y aurait plus aucun témoin vivant pour raconter cette histoire (une citerne peut exploser si elle est soumise à un puissant incendie. Mais elle n’explose jamais dans les conditions courantes. La maison desservie par la citerne est, elle, souvent éventrée ou détruite par l’explosion d’une poche de gaz ayant migré depuis la citerne jusque dans la maison, le gaz propane s’écoulant comme l’eau au raz du sol. Voir article » Les citernes n’explosent jamais ou presque » dans l’onglet Accidentologie du menu) .
Explosion : un dramatique concours de circonstances
La maison soufflée est presque devenue aussi célèbre que l’Abbaye de Longpont. Au 7, rue Belle Croix, la demeure de trois étages ressemble à un décor d’après bombardement. Le paysage est dévasté. Les débris de l’explosion sont éparpillés dans le jardin mais aussi sur le trottoir d’en face. La rue a retrouvé son calme et la vie a repris son cours, mais le village reste évidemment marqué par cet accident. Mercredi soir, dix maisons proches du 7, rue de la Belle Croix où a eu lieu le drame, ont été évacuées par les gendarmes. Les forces de l’ordre n’ont voulu prendre aucun risque car la citerne de propane pouvait exploser à tout moment. Dix-huit habitants de la commune vivant à proximité de la maison soufflée ont été invités à quitter leur habitation le temps que la citerne de propane se vide entièrement de son contenu. Pendant ce temps, ils ont été accueillis à la salle municipale de Longpont. C’est vers minuit, où tout risque d’explosion étant écarté, qu’ils ont pu rejoindre leur domicile. L’enquête, elle, progresse. Elle a été confiée à la communauté de brigades de Villers-Cotterêts. D’après les premières constatations, l’origine du drame serait accidentelle. Un malheureux concours de circonstances aurait provoqué l’explosion dans la maison puis l’incendie qui a ravagé tout le bâtiment.
Mardi après-midi, vers 15 heures, trois ouvriers étaient en train d’élaguer les sapins situés sur la propriété où s’est noué le drame. Une branche d’un des arbres est tombée sur la citerne de propane, rompant les canalisations qui la raccordent à la maison. Le propane se serait alors échappé de la cuve pour se concentrer à l’intérieur de la maison (voir notre encadré). Le garage ouvert au moment des faits et situé à quelques mètres de la citerne, a servi d’appel d’air. Une simple étincelle a ensuite déclenché l’explosion. Le bilan de cet accident est lourd : cinq blessés dont un grave. Les deux propriétaires ont été victimes d’un effet de blast (souffle de l’explosion sur l’organisme). Louis Gaverini, 81 ans, a été grièvement brûlé au visage. Il est toujours hospitalisé dans un état grave au centre hospitalier de Lille mais son pronostic vital n’est pas engagé. Sa femme, transférée à l’hôpital de Soissons, souffre d’une intoxication. De même que les trois ouvriers qui sont venus secourir le couple. L’un d’eux a été blessé à une jambe. Les trois hommes devraient être prochainement entendus par les enquêteurs.
Quant à la maison du couple de retraités, elle fait l’objet d’un arrêté de péril pris le maire de Longpont. Son accès est interdit car, soufflée par l’explosion, la bâtisse menace de s’effondrer à tout moment. Les experts se rendront la semaine prochaine sur les lieux afin d’estimer si oui ou non, la maison doit être détruite. Ironie du sort, les propriétaires qui cherchaient à vendre cette maison depuis deux ans, venaient de trouver un acquéreur.
Raison de l’explosion : le propane plus lourd que l’air
La citerne était remplie de propane, un combustible qui est un gaz au bon pouvoir calorifique. Le propane est un gaz de pétrole liquéfié (GPL) plus lourd que l’air (1,5 fois). Cela explique-t-il l’explosion qui s’est produite mercredi à Longpont ? Oui selon les experts de Total gaz. « Comme ce gaz est plus lourd que l’air, le nuage de gaz a tendance à se déplacer vers les points bas et à suivre les pentes du sol », explique Alain Legaire, chargé des relations presse chez Total. En l’espèce, le gaz s’est donc échappé des canalisations ouvertes par la chute de la branche d’arbre pour pénétrer dans la maison par la porte du garage grande ouverte.
Côté sécurité, la citerne de propane fait l’objet de normes strictes « Il y a des codes et un cahier des charges du comité français du butane et du propane, précise Alain Legaire. Les citernes subissent une pression d’épreuve à 25 bars alors que le propane est stocké entre 4 et 7 bars. »
La même histoire racontée par le FIGARO (3/12/2008) : total confusion…
« Quatre personnes, dont un octogénaire gravement brûlé, ont été blessées aujourd’hui à Longpont (Aisne) par l’explosion d’une cuve à gaz apparemment causée par la chute d’une branche d’un arbre en train d’être élagué, a-t-on appris auprès des pompiers et des gendarmes.
Un octogénaire de 81 ans procédait à l’élagage d’arbres de sa maison avec des ouvriers d’une société spécialisée mercredi après-midi. A la suite d’une fausse manoeuvre, une branche tombait sur une cuve à gaz qui a explosé, selon les gendarmes. (ndlr : si les citernes explosent quand les branches tombent dessus, il y en a qui ont des soucis à se faire !)
Les deux ouvriers présents, comprenant qu’une fuite de gaz se propageait à la maison (ndlr : si on comprend bien ce que le journaliste raconte, il y a fuite de gaz dans la maison après que la citerne ait explosé. Le journaliste ne se rend pas compte que si la citerne avait explosé, les ouvriers auraient été volatilisés ) , ont sorti de la demeure la femme de l’octogénaire, ont-ils ajouté. Les trois personnes ont été intoxiquées par les émanations de gaz. (ndlr : Et l’explosion de la citerne, elle a simplement décoiffé les ouvriers ?)
Gravement touché au visage dans l’explosion de la cuve, l’octogénaire a été évacué vers Lille en hélicoptère, ont précisé les pompiers. La maison où vivait le couple a ensuite été détruite par l’incendie qui a suivi l’explosion et la fuite de gaz ».